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(fr) CNT-AIT - Ni Dieu Ni Darwin
Date
Wed, 12 Feb 2025 21:12:53 +0000
Depuis plusieurs années, les chaînes de télévision (La 5, France3,
Animaux, Planète, Disney TV, Arte, ...), un nombre important de
périodiques récréatifs pour enfants, et plusieurs radios nationales
(France inter, France info, France culture) diffusent des émissions
dites «scientifiques» sur les êtres vivants, leur lutte pour la survie,
leur combat pour la reproduction, et leur investissement dans la
transmission de leurs gènes. ---- Mélange trivial d'anthropomorphisme,
de fausses évidences, de spectaculaire violent et d'idéologie libérale
(au sens de «la loi du plus fort»), ce discours, s'appuie sur une
discipline fort en vogue, l'écologie comportementale, et se fonde sur le
néodarwinisme qui se présente pour ses partisans comme la seule vérité
universelle sur l'évolution du vivant et sur ses formes actuelles. Drapé
de la «bénédiction» de quelques scientifiques patentés ayant compris
tout l'intérêt qu'ils pouvaient tirer à titre personnel et professionnel
de cette reconnaissance médiatique, ces articles et ces émissions
propagent à tout va un discours typiquement capitaliste réduisant
l'histoire du vivant à une compétition féroce et sans fin entre des
gènes avides de domination planétaire. Des termes comme «maximiser son
succès reproducteur», «cout et bénéfice d'une stratégie»,
«investissement parental», «budget-temps», «capitalist breeder»,
«optimal foraging» fleurissent à longueur de discours tant dans les
revues scientifiques de l'écologie comportementale (voir «Ecologie
comportementale» de E. Danchin, L. A Giraldeau et F. Cézilly, aux
Editions Dunod) que dans les émissions et les articles de vulgarisation
sur le vivant.
La vie et ses mécanismes réduits à un flux d'énergie et à une
compétition entre gènes cyniques et calculateurs, voilà le monde tel
qu'il fonctionne depuis l'apparition de la vie sur notre planète si l'on
écoute les chantres du «monde génique»!
On voudrait expliquer à des enfants (de tout âge) que le capitalisme est
«naturel» puisqu'il fonctionne de la même façon que la nature, que l'on
ne s'y prendrait pas autrement.
La remise au gout du jour des thèses créationnistes et autre mysticisme,
grâce notamment au lobby protestant étasunien, offre aux tenants d'une
vision «capitaliste» du vivant une nouvelle virginité.
Alors que les impasses actuelles de la génétique apparaissent au grand
jour[1]et que d'OGM en thérapie génique, on assiste à une course folle
d'apprentis sorciers courant après leurs promesses frauduleuses de
bonheur et d'immortalité par la science, l'opposition "Dieu" contre
"Darwin" va générer une réduction totale du débat sur le vivant à une
dualité fausse et stérile. Demain encore plus qu'aujourd'hui, qui
critiquera le néodarwinisme et ses prétentions d'explication synthétique
de l'évolution se verra taxé de créationnisme aigu. Qui proposera de
nouvelles hypothèses pour expliquer des mécanismes biologiques
déterminant les formes actuelles du vivant et ses modes d'organisation
devra sous peine d'anathème choisir l'un ou l'autre camp!
Et pourtant, bien d'autres alternatives intéressantes (fascinantes?)
existent depuis les théories de l'autopoièse (lire «L'arbre de la
connaissance» de H. Maturana et F. Varela chez Addison-Wesley) et de
l'auto-organisation des formes (lire «Forme et croissance» de D'Arcy
Thompson aux éditions de Seuil et «How the leopard changed its spots» de
B. Goodwin chez Charles Scribners's sons) jusqu'à celles de l'enaction
(lire «Invitation aux sciences cognitives» de F. Varela aux éditions du
Seuil) et de l'exaptation (lire «Exaptation - a missing term in the
science of form» de S.J. Gould et E. Vrba dans Paleobiology Vol. 8).
Mais avoir à choisir entre un «designer intelligent» ("Dieu") et des
«gènes égoïstes» (Néodarwinisme), entre deux vérités absolues et
définitives, ne laisse plus de place à la raison première de l'activité
scientifique: s'interroger de façon ouverte et non sectaire sur le monde
pour mieux le comprendre. Peut être sommes-nous aujourd'hui à la veille
d'une nouvelle bataille de clocher, à moins qu'il ne s'agisse d'une
guerre de religion.
Dès lors, que nous soyons les sujets dociles d'un «dieu despote» ou les
«simples véhicules fugaces et futiles de gènes guerriers et
calculateurs», il nous faudrait accepter d'être les anonymes sujets d'un
monde qui nous excède et nous (pré)détermine! D'aucuns pourront toujours
se risquer à mettre en doute la prétention de la synthèse néodarwinienne
de tout expliquer. Ils seront alors rejetés au rang d'ignares et de
dévots. D'autres pourront tenter de proposer des mécanismes explicatifs
de l'évolution faisant l'économie d'un déterminisme génétique fort, ils
seront montrés du doigt pour parjure scientifique.
On aurait tendance à proposer la relecture de vieux ouvrages tel que «La
structure des révolutions scientifiques» de T. Kuhn (Editions Champs,
Flammarion) ou «Autocritique de la science» de A. Jaubert et J. M.
Levy-Leblond (Editions Seuil). On aurait envie de demander aux
néodarwiniens quels sont leurs liens, via les OGM et la thérapie
génique, avec l'industrie pharmaceutique et l'agro-alimentaire. On
aurait presque l'audace de leur demander pourquoi la mise en doute de la
théorie de «la sélection du plus apte» est interdite.
On aura surtout la sagesse de ne pas tomber dans le piège qui consiste
sous couvert de «vérité scientifique» à substituer la censure au débat,
comme certains le pratiquent déjà.
Et puis avant tout, entre deux totalitarismes de la pensée, on ne
choisit pas. La vie, sa richesse, sa diversité et la soif de savoir de
l'homme finissent toujours par échapper aux dogmes.
Salutations libertaires, Georges Henein Grup
[1]Si les séquençages du génome de plusieurs organismes -dont l'homme-
existent dorénavant, l'incompréhension générale persiste sur les
mécanismes complexes liant les gènes au fonctionnement tout aussi
complexe des organismes -lire «Ni Dieu, ni gène» de J.-J. Kupiec et P.
Sonigo aux Editions Seuil, ou «La fin du tout génétique» de H. Atlan aux
Editions Inra)
https://cnt-ait.info/2025/02/12/ni-dieu-ni-darwin/
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