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(fr) Alternative Libertaire #357 (UCL) - Métiers de la création: Pour une continuité des revenus des artistes auteur·ices
Date
Tue, 11 Feb 2025 17:54:15 +0000
Alors que la période est plutôt à la défense des conquis sociaux, les
syndicats d'artistes-auteur·ices mènent une lutte offensive dans le but
d'arracher un nouveau droit social: leur rattachement à l'assurance
chômage. Pour lutter contre la précarité endémique des métiers de la
création, mais aussi pour transformer la société. ---- Depuis 2022, les
organisations syndicales des artistes-auteur·ices s'organisent pour
revendiquer une «continuité de revenus». Comprendre: l'accès à
l'assurance chômage, à laquelle ils et elles n'ont aujourd'hui pas
droit. Mais avant d'aller plus loin, c'est quoi un·e artiste-auteur·ice?
Plus qu'un métier, c'est un statut, qui regroupe les métiers de la
création artistique: auteur·rices de littérature ou de BD,
dessinateur·ices, compositeur·ices, réalisateur·rices, photographes,
mais aussi traducteur·ices... Plus d'une trentaine de professions pour
plus de 300 000 personnes en 2021[1].
Une gestion catastrophique
Les artistes-auteur·ices sont adossé·es au régime général pour leur
couverture sociale. Jusqu'en 2019, l'exercice de ces droits passait par
deux associations agréées: la Maison des artistes pour les arts visuels,
graphiques et plastiques, et l'Agessa pour les métiers du livre, de la
musique et de la photographie. La gestion par l'Agessa a été notoirement
catastrophique: pendant 40ans, elle a «oublié» de verser tout ou partie
des cotisations retraites de ses affilié·es, entraînant des situations
terribles, beaucoup ne l'ayant découvert qu'une fois arrivé·es à l'âge
de compter leurs trimestres[2]. Elle a été condamnée pour cela en 2024.
Début 2019, la Maison des artistes et l'Agessa fusionnent dans la
précipitation. Ce qui deviendra plus tard la Sécurité sociale des
artistes auteurs n'est au départ que... l'Urssaf Limousin, qui récupère
le dossier sans formation ni expérience et avec des moyens insuffisants.
C'est un carnage: 90% des affilié·es disent avoir rencontrés des
problèmes. Certain·es ne peuvent pas accéder à leur espace et déclarer
leurs revenus pendant plus d'un an. D'autres se voient demander de
régler des montants de cotisations aberrants, parfois de plus de 10 000
euros[3].
Au fil des années, les choses ont fini par rentrer dans l'ordre, mais
ces événements ont participé à réactiver la solidarité parmi les
artistes-auteur·ices et à relancer leurs syndicats, indispensables pour
se sortir de certaines situations. Le Covid et les discours de Macron
sur «le fromage, le jambon» et les «choses très concrètes» auront fini
d'échauder les esprits, les artistes-auteur·ices ayant été littéralement
laissé·es à l'abandon pendant les confinements.
Sortir de la culture de la précarité
En effet, les affilié·es du statut ne bénéficient d'aucune assurance
chômage, de congés payés ou de couverture en cas d'accident du travail
ou de maladie professionnelle. Face à la précarité, beaucoup se reposent
sur le RSA ou l'Allocation de solidarité spécifique (ASS)[4]pour
compléter leurs revenus. Cette précarité statutaire participe lourdement
à un tri social dans la culture: l'accès à ces métiers étant
matériellement conditionné au fait de pouvoir endurer des années
d'extrême précarité. Si ce n'était pas le cas, ils compteraient
probablement davantage de personnes minorisées, et assurément moins de
bourgeois, petits et grands.
C'est dans ce contexte qu'émergent un projet politique et une
proposition de loi revendiquant la continuité de revenus, fruits du
travail de plusieurs syndicats[5]et de la commission culture du PCF.
Passé un seuil de revenu -glissant sur trois ans- les travailleuses et
travailleurs artistes-auteur·ices ouvriraient le droit à une indemnité
mensuelle lorsqu'ils et elles n'ont pas de revenus. Un système qui
s'inspire de l'intermittence du spectacle. Ambitieux et offensif, le
projet propose même de fixer un plancher à cette indemnité à 85% du SMIC
brut. Le tout serait financé par la Contribution sociale généralisée
(CSG) que paient déjà les artistes-auteur·ices et par une petite
contribution de solidarité inter-professionnelle. Mais aussi avec une
nouvelle cotisation pour les «diffuseurs», concrètement les employeurs
des artistes, qui ne payent pour le moment que 1,1% de cotisations sur
les rémunérations brutes.
Hégémonie culturelle intensify
Le projet a depuis reçu le soutien de plus d'une quarantaine
d'organisations syndicales et professionnelles du secteur, qui ont
organisé de nombreuses actions et événements pour défendre ces
revendications. L'objectif n'est pas de porter une proposition offensive
pour la beauté du geste, mais bien de mobiliser pour construire un
rapport de force afin d'arracher un nouveau droit social. Des
présentations publiques se multiplient pour construire un soutien
populaire autour de cette proposition et ne pas seulement s'en remettre
au bon vouloir des groupes de gauche à l'Assemblée nationale. Une
brochure très complète détaille le projet[6].
Plus qu'une simple revendication catégorielle, le projet de continuité
de revenus porte une volonté politique de transformation sociale. Cette
stabilité de revenus donnerait beaucoup plus de force de négociation
face aux employeurs et pourrait modifier en profondeur les rapports de
force dans les industries de la culture. Mais en sortant ces métiers
d'une précarité structurelle, il s'agit aussi de créer des conditions
matérielles qui puissent permettre l'émergence de futures générations de
créateurs et créatrices issu·es des classes populaires.
N. Bartosek (UCL Alsace)
Notes:
[1]« Observatoire des revenus et de l'activité des artistes-auteurs:
données 2019-2021 », DEPS, ministère de la Culture, 2024.
[2]Nicole Vulser, « L'Agessa a amputé la retraite de dizaines de
milliers d'auteurs », Le Monde, 15 février 2020.
[3]Nicole Vulser, « La réforme du régime social reste cauchemardesque
pour les artistes auteurs », Le Monde, 1er mars 2021.
[4]L'ASS est un minimum social versé par France travail. Son montant est
plafonné à 570€.
[5]Syndicat national des artistes plasticien·nes CGT, Syndicat des
travailleur·euses artistes-auteur·ices CNT-SO, La Buse, la Société des
réalisatrices et réalisateurs de films et l'Alliance France design.
[6]« Pour une continuité de revenus des artistes auteur·ices », à
télécharger sur: Continuite-revenus.fr.
https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Metiers-de-la-creation-Pour-une-continuite-des-revenus-des-artistes-auteur-ices
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