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(fr) Monde Libertaire - Les juifs de Belleville
Date
Tue, 11 Feb 2025 17:54:02 +0000
Du Shtetl à Belleville ---- Avec les éditions L'échappée, nous
poursuivons notre promenade historique et sociologique dans le Paris
perdu, titre de leur collection qui mêle nostalgie et découverte des
quartiers du siècle dernier. Nous avons déjà, dans l'émission Au fil des
pages sur Radio libertaire, présenté Les Plaisirs de la rue d'André
Warnod, Les Brasseries parisiennes de Gilles Picq, Rue du Havre de Paul
Guimard. Aujourd'hui, nous voici dans l'Est parisien et parfois sur les
Boulevards, le quartier du Marais, le Pletzl, avec le livre de Benjamin
Schlevin, Les juifs de Belleville. ---- Oui, la promenade mérite bien
ses adjectifs «historique et sociologique». Toutefois, il s'agit d'un
roman, non d'un essai, et l'auteur conserve la maîtrise de son intrigue.
Il raconte «les parcours contrastés des ouvriers et petits patrons
ashkénazes arrivés à Paris après la Première guerre mondiale et qui,
tout en essayant de se faire une place dans la société française, furent
confrontés à toutes les secousses, tous les drames de la période
1939-1945» comme le souligne Joseph Strasburger, traducteur avec Batia
Baum, du livre écrit en yiddish. Benjamin Schlevin est né à
Brest-Litovsk en 1913, il passe par Varsovie et émigre à Paris en 1934.
C'est un écrivain en langue Yiddish qui certes écrit une fiction mais
aussi un roman réaliste, progressiste qu'il achève en 1946.
Paris, «Gar di Nor»
C'est une fresque populaire qui débute en 1920 à Varsovie, dans le
conflit entre l'URSS et la Pologne. La société polonaise contient de
sinistres relents antisémites, la vie dans le quartier est misérable. Le
souvenir de Kronstadt est évoqué. Beni Grinberger, un des protagonistes
du roman, passe la frontière et commence sa vie d'émigré pauvre, affamé,
inquiété par les polices des pays traversés. La communauté juive de
Berlin ne le retient pas; il arrive à Paris, «Gar di Nor» et reste au
sein de la communauté. Les émigrés sont reconnaissables à leur tenue,
leur regard apeuré et les primo arrivants, petits patrons, les prennent
en charge pour mieux les exploiter dans les ateliers de confection
installés à Belleville dans des immeubles aux façades lépreuses. On loge
où on peut, des hôtels minables. Nous sommes au coeur d'un quartier sous
la surveillance des hirondelles, les flics parisiens. Il faut obtenir
des papiers, les arrangements, les escroqueries, les abus de la naïveté
de ces femmes et ces hommes maîtrisant mal ou peu cette nouvelle vie.
Puis il y a des lieux de rassemblements comme celui de la Kultur-lige.
On y entretient des liens amicaux, solidaires, culturels. On discute
politique, on s'organise en syndicats, en sociétés de secours mutuel, on
crée une université populaire. Comme je le dis souvent , certains romans
nous permettent de mieux comprendre la vie quotidienne des personnes.
C'est le cas avec le livre de Benjamin Schlevin, Les juifs de Belleville.
Au coeur du quartier
Ces juifs de Belleville connaissent les crises économiques. Pas de
travail, pas de salaire. Le chômage, la misère, avec de surcroît
l'antisémitisme, l'affaire Stavisky n'arrange rien. Et évidemment, la
distinction entre la bourgeoisie et le monde ouvrier. Nous vivons le 6
février 1934 dans le quartier juif. Les polonais sont renvoyés car «les
étrangers piquent le travail». Toujours les mêmes arguments!!! Nous
vivons aussi les élections de 1936, la guerre d'Espagne, les morts, les
veuves, la drôle de guerre, la défaite, la vie de stalag. «L'Europe est
livrée à la bête hitlérienne, couchée à ses pieds. Quand va cesser ce
vertige? Qui va nous libérer d'ici?»
Et l'Occupation, le zèle des collabos, la Rafle, les clandestins
résistants, ceux qui cherchent à faire sortir leurs proches de Drancy,
ceux qui se cachent et ceux qui partent vers les camps sans retour.
Benjamin Schlevin a vécu certaines de ces scènes. Pour d'autres, il
s'est appuyé sur des témoignages et rend ainsi palpable l'atmosphère de
ces années. Il connaît les métiers qu'il décrit, a été prisonnier dans
un stalag. Il dénonce l'exploitation entre gens de même origine. Et le
poids du PCF sur la vie culturelle de l'après-guerre interdit ce type de
propos, imposant un discours unique. Benjamin Schlevin sera ostracisé.
Denis Eckert considère que Benjamin Schlevin «représente la figure même
de l'intellectuel ouvrier: il n'arrêtera jamais d'écrire, tout en
continuant son travail de linotypiste jusqu'en 1975». Il est décédé en
avril 1981: son adresse? Rue Mélingue à Belleville.
* Benjamin Schlevin
Les juifs de Belleville
Ed. L'Echappée, coll. Paris perdu, 2025
https://monde-libertaire.fr/?articlen=8206
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