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(fr) Socialisme Libertaire - L'anarchie, c'est l'ordre
Date
Wed, 5 Feb 2025 20:36:44 +0000
«Si je me préoccupais du sens communément attaché à certains mots, une
erreur vulgaire ayant fait d'anarchie le synonyme de guerre civile,
j'aurais horreur du titre que j'ai placé en tête de cette publication,
car j'ai horreur de la guerre civile. ---- Je m'honore et je me flatte
tout à la fois de n'avoir jamais fait partie d'un groupe de
conspirateurs ni d'un bataillon révolutionnaire; je m'en honore et je
m'en flatte, parce que cela me sert à établir, d'un côté, que j'ai été
assez honnête pour ne pas duper le peuple, et, de l'autre, que j'ai été
assez habile pour ne pas me laisser duper par les ambitieux. J'ai
regardé passer, je ne dirai pas sans émotion, mais au moins puis-je dire
avec le plus grand calme, les fanatiques et les charlatans, prenant en
pitié les uns et méprisant souverainement les autres. Et quand, ayant
dressé mon enthousiasme à ne bondir que dans l'étroite circonscription
d'un syllogisme, j'ai voulu, après des luttes sanglantes, additionner la
somme de bien-être que m'avait rapportée chaque cadavre, j'ai trouvé
zéro au total; or, zéro c'est néant.
J'ai horreur du néant; j'ai donc horreur de la guerre civile.
Que si j'ai écrit ANARCHIE sur le frontispice de ce journal, ce ne peut
être, par conséquent, pour laisser à ce mot la signification que lui ont
donné, fort à tort, ainsi que je l'expliquerais tout à l'heure, les
sectes gouvernementalistes, mais pour lui restituer, tout au contraire,
le droit étymologique que lui concèdent les démocraties.
L'anarchie est le néant des gouvernements. Les gouvernements, dont nous
sommes les pupilles, n'ont naturellement trouvé rien de mieux à faire
qu'à nous élever dans la crainte et l'horreur du principe de leur
destruction. Mais comme, à son tour, les gouvernements est le néant des
individus ou du peuple, il est rationnel que le peuple, devenu
clairvoyant à l'endroit des vérités essentielles, reporte sur son néant
propre toute l'horreur qu'il avait d'abord ressentie pour le néant de
ses instituteurs.
L'anarchie est un vieux mot, mais ce mot exprime pour nous une idée
moderne, ou plutôt un intérêt moderne, car l'idée est la fille de
l'intérêt. L'histoire a appelé anarchique l'état d'un peuple au sein
duquel se trouvaient plusieurs gouvernements en compétition, mais autre
chose est l'état d'un peuple qui, voulant être gouverné, manque de
gouvernement précisément parce qu'il en a trop, et autre chose l'état
d'un peuple qui, voulant se gouverner lui-même, manque de gouvernement
précisément parce qu'il n'en veut plus. L'anarchie antique a été
effectivement la guerre civile et, cela, non parce qu'elle exprimait
l'absence, mais bien la pluralité des gouvernements, la compétition, la
lutte des races gouvernatives.
La notion moderne de la vérité sociale absolue ou de la démocratie pure
a ouvert toute une série de connaissances ou d'intérêts qui renversent
radicalement les termes de l'équation traditionnelle. Ainsi, l'anarchie,
qui au point de vue relatif ou monarchique signifie guerre civile, n'est
rien de moins, en thèse absolue ou démocratique, que l'expression vraie
de l'ordre social.
En effet
Qui dit anarchie, dit négation du gouvernement
Qui dit négation du gouvernement, dit affirmation du peuple;
Qui dit affirmation du peuple, dit liberté individuelle;
Qui dit liberté individuelle, dit souveraineté de chacun;
Qui dit souveraineté de chacun, dit égalité;
Qui dit égalité, dit solidarité ou fraternité;
Qui dit fraternité, dit ordre social;
Donc qui dit anarchie, dit ordre social.
Au contraire:
Qui dit gouvernement, dit négation du peuple;
Qui dit négation du peuple, dit affirmation de l'autorité politique;
Qui dit affirmation de l'autorité politique, dit dépendance individuelle;
Oui dit dépendance individuelle, dit suprématie de caste;
Qui dit suprématie de caste, dit inégalité;
Qui dit inégalité, dit antagonisme;
Qui dit antagonisme, dit guerre civile;
Donc qui dit gouvernement, dit guerre civile.
Je ne sais si ce que je viens de dire est ou nouveau, ou excentrique, ou
effrayant. Je ne le sais ni ne m'occupe de le savoir.
Ce que je sais c'est que je puis mettre hardiment mes arguments en jeu
contre toute la prose du gouvernementalisme blanc et rouge passé,
présent et futur. La vérité est que, sur ce terrain, qui est celui d'un
homme libre, étranger à l'ambition, ardent au travail, dédaigneux du
commandement, rebelle à la soumission, je défis tous les arguments du
fonctionnarisme, tous les logiciens de l'émargement et tous les
folliculaires de l'impôt monarchique ou républicain, qu'il s'appelle
d'ailleurs progressif, proportionnel, foncier, capitaliste, rentier ou
consommateur.
Oui, l'anarchie c'est l'ordre; car, le gouvernement c'est la guerre civile.
Quand mon intelligence pénètre au-delà des misérables détails sur
lesquels s'appuie la polémique quotidienne, je trouve que les guerres
intestines qui ont, de tout temps, décimé l'humanité se rattachent à
cette cause unique, c'est-à-dire le renversement ou la conservation du
gouvernement.
En thèse politique, s'égorger a toujours signifié se dévouer à la durée
ou à l'avènement d'un gouvernement. Montrez-moi un endroit où l'on
s'assassine en masse et en plein vent, je vous ferais voir un
gouvernement à la tête du carnage. Si vous cherchez à vous expliquer la
guerre civile autrement que par un gouvernement qui veut venir et un
gouvernement qui ne veut pas s'en aller, vous perdrez votre temps: vous
ne trouverez rien.
La raison est simple
Un gouvernement est fondé. À l'instant même où le gouvernement est
fondé, il a ses créatures, et, par suite, ses partisans; et au même
moment où il a ses partisans, il a aussi ses adversaires. Or, le germe
de la guerre civile est fécondé par ce seul fait, car vous ne pouvez
point faire que le gouvernement, investi de la toute puissance, agisse à
l'égard de ses adversaires comme à l'égard de ses partisans. Vous ne
pouvez point faire que les faveurs dont il dispose soient également
réparties entre ses amis et ses ennemis. Vous ne pouvez point faire que
ceux-là ne soient choyés, que ceux-ci ne soient persécutés. Vous ne
pouvez donc point faire que, de cette inégalité, ne surgisse tôt ou tard
un conflit entre le parti des privilégiés et le parti des opprimés. En
d'autres termes, un gouvernement étant donné, vous ne pouvez pas éviter
la faveur qui fonde le privilège, qui provoque la division, qui crée
l'antagonisme, qui détermine la guerre civile.
Donc, le gouvernement, c'est la guerre civile.
Maintenant s'il suffit d'être, d'une part, le partisan, et, de l'autre,
l'adversaire du gouvernement pour déterminer un conflit entre citoyens;
s'il est démontré qu'en dehors de l'amour ou de la haine qu'on porte au
gouvernement, la guerre civile n'a aucune raison d'exister, cela revient
à dire qu'il suffit, pour établir la paix, que les citoyens renoncent,
d'une part, à être les partisans, et, de l'autre, à être les adversaires
du gouvernement.
Mais, cesser d'attaquer ou de défendre le gouvernement pour
impossibiliser la guerre, civile, ce n'est rien de moins que n'en plus
tenir compte, le mettre au rebut, le supprimer afin de fonder l'ordre
social.
Or, si supprimer le gouvernement c'est, d'un côté, établir l'ordre,
c'est, d'un autre côté, fonder l'anarchie; donc, l'ordre et l'anarchie
sont parallèle.
Donc, l'anarchie c'est l'ordre.
Avant de passer aux développements qui vont suivre, je prie le lecteur
de se prémunir contre la mauvaise impression que pourrait faire sur lui
la forme personnelle que j'ai adopté dans le but de faciliter le
raisonnement et de précipiter la pensée. Dans cet exposé, MOI signifie
bien moins l'écrivain que le lecteur ou l'auditeur; MOI c'est l'homme.»
Anselme Bellegarrigue, in L'Anarchie, journal de l'ordre (n°1 - 1850)
SOURCE: Bibliothèque Libertaire
https://www.socialisme-libertaire.fr/2024/09/l-anarchie-c-est-l-ordre.html
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