|
A - I n f o s
|
|
Une agence d'actualités par pour et au sujet des anars
**
.
Informations dans toutes les langues
Les 30 derniers messages (accueil)
Messages des deux
dernières semaines
Nos archives des anciens messages
Les 100 derniers
messages selon la langue
Greek_
ä¸æ–‡ Chinese_
Castellano_
Catalan_
Deutsch_
Nederlands_
English_
Francais_
Italiano_
Portugues_
Russkyi_
Suomi_
Svenska_
Türkçe_
_The.Supplement
Premières lignes des dix derniers messages
Greek_
Chinese_
Castellano_
Catalan_
Deutsch_
Nederlands_
English_
Francais_
Italiano_
Polski_
Portugues_
Russkyi_
Suomi_
Svenska_
Türkçe
Premières lignes des dix derniers messages
Premières lignes des messages des dernières 24 heures
Premières lignes des messages des dernière
last 30 days |
of 2002 |
of 2003 |
of 2004 |
of 2005 |
of 2006 |
of 2007 |
of 2008 |
of 2009 |
of 2010 |
of 2011 |
of 2012 |
of 2013 |
of 2014 |
of 2015 |
of 2016 |
of 2017 |
of 2018 |
of 2019 |
of 2020 |
of 2021 |
of 2022 |
of 2023 |
of 2024 |
of 2025
(fr) Alternative Libertaire #356 (UCL) - Luttes trans,réinvestir l’antipsychiatrie
Date
Sun, 2 Feb 2025 19:36:04 +0000
Ces derniers mois on été marqué par un intensité inédite des luttes
trans en France, face à un projet de loi profondément transphobe. Une
lutte marquée par un large soutien du mouvement social, et mais aussi
par un oubli : la critique radicale de la psychiatrie comme outil de
contrôle social des corps et des personnes. ---- Quel été ! Si la
mobilisation générale a commencé pour beaucoup avec les législatives
imprévues de Macron et sa dissolution surprise, offrant un chemin
parlementaire à l’extrême droite, des militant·es étaient déjà sur le
pied de guerre depuis plus d’un mois. Macron a gâché des vacances bien
méritées pour nombre de personnes, notamment celles luttant contre un
projet de loi anti-trans porté par Les Républicains, annoncé fin avril
et devant être voté le 28 mai 2024 au Sénat.
Mai de luttes trans
En mai, des milliers de personnes se sont opposées à la proposition de
loi Eustache-Brinio, visant à interdire aux mineur·es de transitionner
médicalement. Bien que moins nombreux que lors des rassemblements de
juin, cette lutte restera dans l’histoire comme la plus grande
mobilisation trans en France, avec plus de 25 000 personnes dans les
rues à son apogée.
Des slogans virulents contre le système psychiatrique étaient scandés
dans les cortèges de l’Existransinter.
(source anonyme) - AL 356
La loi se composait de trois articles : l’interdiction de la
prescription de bloqueurs de puberté et d’hormones aux mineurs pour la
transition, la pénalisation de cette prescription pour les soignants, et
la création d’un plan national de pédopsychiatrie. Cette loi se voulait
une « protection des enfants », bien que de nombreuses études démontrent
que les bloqueurs de puberté et l’accès à la transition sont essentiels
pour les personnes trans, réduisant les taux de suicide et de dépression.
De nombreuses organisations se sont opposées à la loi, notamment contre
l’interdiction des traitements pour mineurs. C’était la première fois
que la CGT prenait position sur les luttes trans. Toutefois, peu d’entre
elles ont abordé le troisième article, pourtant tout aussi menaçant que
l’interdiction de la transition. Seules quelques organisations
spécialisées, comme l’Organisation de solidarité trans (OST), ont porté
un discours dissociant transidentité et psychiatrie, ce qui demeure
difficile pour la plupart des organisations du mouvement social.
En effet, peu d’organisations de gauche critiquent la psychiatrie ou
intègrent la lutte contre cette institution dans leurs revendications.
Elles préfèrent parler de la réformer ou d’améliorer les conditions des
soignant·es, sans jamais écouter les revendications des malades. De la
même manière, les juges et matons parlent toujours, jamais les
prisonniers ; les enseignants, jamais les élèves.
Il est donc logique qu’aucune organisation politique de masse ne remette
en cause la psychiatrisation, bien que ce soit un combat historique pour
les luttes trans, garantissant l’autonomie corporelle pour les
personnes trans comme pour tous les travailleurs et travailleuses.
La psychiatrie, outil de contrôle des personnes trans
La logique de cette proposition de loi s’inscrit dans une vieille
stratégie de l’État, qui utilise les institutions disciplinaires pour
contrôler les corps en dehors des normes sociales. La psychiatrie, loin
d’être un outil de soin, est un mécanisme de contrôle et de
normalisation des individus pour assurer leur utilité dans le système
capitaliste.
La question trans en particulier est liée à la pathologisation des
identités marginales, une pratique née dans le courant du XVIIe siècle.
Ne l’oublions pas, la transidentité a été longtemps vue comme une «
maladie mentale ». Les réformes récentes n’effacent pas la
responsabilité de la psychiatrie, qui continue de maltraiter et
d’enfermer les personnes marginalisées.
Les hôpitaux psychiatriques sont des prisons où les patient·es sont
bourré·es de médicaments au lieu de solutions alternatives. La
psychiatrie classe les individus comme déviants et justifie le
traitement et la normalisation des corps en fonction des normes
sociales, particulièrement pour les mineur·es trans, dont les corps sont
perçus comme devant être disciplinés pour protéger l’ordre social
cis-hétéro-patriarcal.
En plaçant les minorités de genre sous sa tutelle, l’État cherche à les
priver de leur autonomie corporelle. L’État cherche à soumettre le corps
des prolétaires à ses besoins : des travailleurs qui puissent produire,
des travailleuses qui puissent se reproduire et de la chair à canon pour
coloniser et maintenir l’impérialisme. Et les trans sont incapables de
tout ça, ou en tout cas l’assimilation de leurs identités n’est pas
encore arrivée là.
Et ce n’est pas un horizon souhaitable : il serait désastreux que
l’intégration partielle ou totale des personnes trans à la société passe
par leur participation active et reconnue à l’impérialisme. La lutte
antipsychiatrique offre une grille de lecture essentielle pour
comprendre et combattre le contrôle social exercé par la psychiatrie, un
outil de pouvoir et de domination.
L’antipsychiatrie est une lutte de classe
Réformer l’institution psychiatrique ne suffira pas : seule son
abolition permettra de construire une véritable autonomie corporelle. Il
s’agit de mettre fin à un système d’aliénation, d’hospitalisations
forcées et de traitements imposés. Résister à cette biopolitique
signifie remettre en question la hiérarchie des corps et libérer les
pratiques médicales des diktats sociaux.
En défendant l’autodétermination, l’antipsychiatrie dénonce le pouvoir
des professionnels de santé et propose des alternatives aux modèles
pathologisant. Elle invite à repenser la prise en charge de la
souffrance psychique en plaçant l’individu au centre.
Pour être crédible, la gauche radicale doit intégrer la lutte
antipsychiatrique dans sa critique des systèmes d’enfermement et de
pouvoir. Ignorer l’enfermement des « fous » tout en dénonçant les
prisons et les violences policières est incohérent. C’est d’autant plus
le cas que les pathologies que l’on attribue et que l’on assigne sont
souvent la conséquence de conditions de vie difficiles : pauvreté,
précarité, violences policières, surreprésentation carcérale,
oppressions raciales, etc.
En résumé il faut réaffirmer que la lutte antipsychiatrique est
indissociable de la lutte des classes et des valeurs que la gauche
radicale prétend défendre : la dignité humaine, la solidarité et
l’émancipation collective. Ne pas intégrer cette lutte revient à
accepter une hiérarchisation des souffrances, à légitimer des formes de
répression sociale et à occulter une partie des opprimé·es au nom d’une
vision validiste des rapports sociaux. Si nous voulons incarner une
alternative viable au monde capitaliste et patriarcal, nous ne pouvons
faire l’impasse sur la question de la santé mentale et des pratiques
psychiatriques. La lutte contre la psychiatrie doit être, sans
équivoque, une composante de la lutte pour une société libérée de
toutes les formes d’oppression.
Lizzie et Archie
https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Luttes-trans-reinvestir-l-antipsychiatrie
_________________________________________________
A - I n f o s
informations par, pour, et au sujet des anarchistes
Send news reports to A-infos-fr mailing list
A-infos-fr@ainfos.ca
Subscribe/Unsubscribe https://ainfos.ca/mailman/listinfo/a-infos-fr
Archive: http://ainfos.ca/fr