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(fr) Alternative Libertaire #356 (UCL) - États-Unis: La fascisation du Parti républicain
Date
Fri, 31 Jan 2025 16:51:14 +0000
Le mois dernier, nous faisions une analyse: l'élection de Trump est plus
le fait de l'effondrement de l'électorat démocrate que d'une progression
du nombre de voix des républicains[4]. Au-delà de ce constat
mathématique, cette élection marque une consolidation du Parti
républicain sur ses bases les plus radicales et montre sa capacité à
unifier de multiples courants de la droite et de l'extrême droite
étatsunienne, devenant au fil de ces dernières années un parti de masse
d'extrême droite. ---- La transformation du Parti républicain s'est
faite sur un temps long, et sa genèse précède la première élection de
Trump. Si on peut la faire remonter aux années 1990, avec un
durcissement des lignes du Grand Old Party, le premier virage ferme
s'opère probablement en 2010, après l'émergence du Tea Party. Né en
opposition à Obama et prenant racine dans des idées libertariennes[1],
ce mouvement va avoir une grande influence sur le Parti républicain:
lors des élections de mi-mandat de 2010, 138candidats ont le soutien du
mouvement ou en sont directement issus. Au terme des élections, le Parti
gagne 63sièges à la Chambre des représentants et s'assure la majorité.
De nombreuses figures commencent à y voir le signe d'une stratégie
gagnante: il faut radicaliser le discours, quitte à recourir à des
tactiques racistes et mensongères. C'est notamment le Tea Party qui
était à l'origine du mouvement des «birthers» et remettait en question
le fait qu'Obama soit né sur le sol américain. Cette rumeur avait pris
tellement d'importance que le président a été forcé d'y répondre.
Un parti en mutation
Si la victoire de Trump à la primaire de 2016 a été une surprise, elle
prenait racine dans la mutation d'un parti en pleine radicalisation.
Après une nomination très contestée par l'establishment républicain, sa
victoire à la présidentielle va conforter l'idée que ses discours
racistes et complotistes sont une stratégie gagnante. À partir de cette
élection, tout le Parti s'engouffre dans cette voie, encouragé par
divers groupes d'influence. Ainsi, un grand nombre d'anciens
«nevertrumpers»[2]se retrouvent dans l'entourage actuel de Trump. Le
plus notable n'est autre que son vice-président J.D. Vance, qui
qualifiait Trump d'«idiot» il y a huit ans. C'est le principal tour de
force de Trump et du Parti républicain ces dernières années: avoir
réussi à construire une alliance réunissant toutes les mouvances de la
droite et de l'extrême droite états-uniennes.
Parmi ces groupes d'influence, l'un des plus importants est la
Federalist Society, organisation conservatrice qui interprète la
Constitution des États-Unis dans le sens qu'elle avait lors de sa
rédaction en 1787. L'une de ses stratégies est de placer ses membres
dans des hauts postes du pouvoir judiciaire. Une stratégie payante: sur
les neuf membres actuels de la Cour suprême, six sont issus de
l'organisation. Parmi eux, trois ont été nommés par Trump au cours de
son premier mandat: une façon de s'assurer le soutien durable de
l'organisation, qui tient désormais la plus haute institution judiciaire
du pays pour longtemps, les juges y étant nommés à vie. À la suite de
ces nominations, l'arrêt Roe v. Wade a été abolit, supprimant la
protection du droit à l'avortement au niveau fédéral.
Cette attaque sur le droit à l'avortement était aussi une promesse faite
aux groupes religieux qui soutiennent Trump, protestants évangéliques,
mais également catholiques intégralistes -version étatsunienne des
cathos intégristes-, ayant gagné en puissance ces dernières années au
sein du Parti.
Les millions des milliardaires
Le vice-président élu s'est ainsi converti au catholicisme en 2019 après
s'être rapproché de ce courant qui se définit comme «post-libéral» et
rêve d'une théocratie[3]. Une mouvance qui a put croître grâce au
soutien d'une autre figure clé des évolutions du paysage réactionnaire
américain: Peter Thiel. Multi-milliardaire, il vient de la pensée
libertarienne. Ses positions sont devenues de plus en plus
conservatrices au fil des années. Il était en 2022 l'un des plus gros
contributeurs du Parti républicain, avec plus de 20millions de dollars
de dons. J.D. Vance faisait parti des candidats qu'il a directement
soutenu financièrement.
En parlant de milliardaire, difficile de faire l'impasse sur Elon Musk,
le patron de Tesla et X (ex Twitter), régulièrement homme le plus riche
du monde. S'il est souvent tourné en ridicule, comme Trump et d'autres
figures d'extrême droite, il est animé par des projets politiques ancrés
de longue date, comme le pro-natalisme, mouvement eugéniste qui pense
que les individus disposant d'un «bon patrimoine génétique» doivent se
reproduire autant que possible pour améliorer l'humanité. En bon
milliardaire, ce sont les lignes libertariennes qui l'attirent le plus,
associées à une bonne dose de complotisme. En 2024, il a largement mis à
profit sa fortune pour financer la campagne de Trump, versant plus de
277millions de dollars. Il sera chaudement récompensé en étant nommé
«directeur de l'efficacité gouvernementale» quelques jours à peine après
l'élection, un rôle flou qui devrait lui assurer un immense pouvoir sur
l'administration étatsunienne, et alors que l'État est le principal
client de certaines de ses entreprises.
Tenir la rue et les urnes
Enfin, si leur part est mineure dans l'électorat de Trump, impossible de
ne pas parler ici de la tolérance, voire du soutien, dont Trump a fait
preuve au fil des années pour différents groupes violents, des hordes
désorganisées de Qanon aux groupes néo-fascistes comme les Proud Boys.
En2020, alors qu'on lui demandait s'il condamnait ces derniers, Trump
répondait: «Proud Boys, stand back and stand by» («faites profil bas et
tenez vous prêts»). Le lien de Trump à ces groupes est bien réel: sans
les condamner fermement, il s'assure le soutien des franges les plus
radicales, dans les urnes mais aussi dans la rue. Quelques mois après sa
réponse, des membres des Proud Boys faisaient partie des assaillants du
Capitole.
Des milliardaires libertariens aux milices fascistes, c'est là le tour
de force du Parti républicain ces dernières années: avoir réussi l'union
des droites qu'elles soient économiques, conservatrices ou radicales,
sous une bannière commune, promettant à chaque groupe de servir tout ou
partie de ses intérêts. Si le parallèle a des limites, il est tout de
même difficile de ne pas voir des similitudes avec le paysage français,
entre le ralliement d'une partie de LR au RN lors des dernières
élections et le soutien de plus en plus assumé des milliardaires du pays
à l'extrême droite. L'exemple étatsunien ne nous apprend pas comment
venir à bout de cette alliance mais confirme qu'une ligne réformiste et
centriste est vouée au naufrage.
N. Bartosek (UCL Alsace)
Notes:
[1]Le libertarianisme est une idéologie qui s'est développé aux
États-Unis et met l'accent sur l'individualisme, le rejet de l'État et
la défense de la propriété privée. La plupart de ses mouvances défendent
un agenda ultra-conservateur.
[2]Les « nevertrumpers » (« jamais trumpistes ») sont des républicains
qui rejetaient fortement la ligne de Donald Trump et sa candidature en 2016.
[3]Benoît Gautier et Ludivine Gilli, « Qui sont les intégralistes
catholiques, cette jeune garde conservatrice qui soutient J. D. Vance ?
», La Croix, 2 octobre 2024.
[4]« Réélection de Trump: comprendre et résister », Alternative
libertaire, décembre 2024.
https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Etats-Unis-La-fascisation-du-Parti-republicain
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