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(fr) Monde Libertaire - Le XXXIIe Congrès de la Fédération Anarchiste Italienne -FAI, Carrare 3-6 janvier 2025
Date
Tue, 21 Jan 2025 18:34:08 +0000
1. CONTRE LA RÉPRESSION SOCIALE ET POLITIQUE ---- Le parlement italien à
majorité néofasciste est sur le point d'approuver une loi (connue sous
le nom de DDL 1660) qui vise à criminaliser toute forme de dissidence et
à limiter les libertés de tou.te.s, en incluant vingt-quatre articles
tels que de nouveaux délits, des sanctions et des circonstances
aggravantes pour les délits existants. ---- Cette nouvelle loi fait
partie de la stratégie exclusivement répressive avec laquelle le
gouvernement Meloni veut réprimer toute forme d'opposition sociale et
politique en Italie, et qui a déjà vu les décrets «anti-rave», les
décrets Cutro, les décrets Caivano et les nouvelles lois sur la
circulation routière. ---- Nous sommes confronté.e.s à l'accélération
d'une voie répressive mise en oeuvre par tous les gouvernements
successifs, dont le seul objectif a été la contraction progressive des
espaces de liberté et d'action sociale et politique. Le mouvement
anarchiste est particulièrement attaqué, et est frappé avec tous les
moyens à la disposition de l'État non seulement pour sa présence dans
les situations de lutte mais aussi au niveau de la liberté d'expression.
Les technologies de contrôle et les mesures policières sont de plus en
plus utilisées: la présomption de culpabilité permet de contrôler
n'importe qui, quel que soit le délit commis. Les mesures d'interdiction
de fréquenter certains lieux et les ordres d'expulsion sont imposés sur
la base d'une prétendue «dangerosité sociale».
Au niveau local aussi, on assiste à une augmentation des situations
répressives. Sous prétexte de «décorum» urbain, et aussi en fonction de
l'exploitation touristique, certaines catégories de personnes
«indésirables», identifiées également par le profilage ethnique, sont
expulsées de certaines zones urbaines. Dans la ville de Rome, avec le
jubilé de l'Église catholique, ces mesures vont connaître une
augmentation certaine.
La présence des militaires dans les rues nous rappelle que le grand
problème des gouvernements est l'ennemi intérieur: les prolétaires, les
exploité.e.s, les migrants, les sans-papiers, les pauvres, sur lesquels
s'exerce la «loi pénale de l'ennemi». Les portes des prisons et des
CPR[camps d'expulsion pour migrants, équivalents des CRA en France]leur
sont toujours ouvertes, et ils/elles sont maintenant déporté.e.s au-delà
des frontières dans une absurde escalade de haine envers des personnes
qui ne cherchent qu'à fuir des situations désespérées.
Les anarchistes de la FAI confirment leur engagement dans la lutte pour
la liberté dans une société sans contrôleurs ni prisons.
2. CRISE CLIMATIQUE ET ACTION DIRECTE
Les débats sur la question environnementale, le changement climatique et
les mouvements de lutte développés au Congrès de Carrare ont mis en
évidence que l'accélération très violente de l'exploitation
indiscriminée de la planète sous la pression du capitalisme produit de
la pollution, des ravages environnementaux et une augmentation des
températures avec des conséquences mortelles sur le plan environnemental
et social. Il s'ensuit qu'il ne peut y avoir de solution capitaliste à
un désastre causé par le capitalisme.
Les stratégies d'atténuation proposées par les gouvernements et les
entreprises transnationales ne sont que des opérations de
«greenwashing». Le capitalisme est également capable de tirer profit de
la crise climatique. Les gouvernements et les institutions
supranationales portent des masques écologistes pour cacher leur
réticence à changer les choses.
La seule façon viable d'arrêter la destruction est l'action directe d'en
bas et la transformation du mode de production et de distribution pour
qu'il ne soit plus orienté vers le profit individuel mais vers la
satisfaction des besoins de l'humanité. Cela implique également de
renforcer les débats en cours avec les parties de la communauté
scientifique qui étudient et évaluent le changement climatique, en
partageant des outils précieux contre le négationnisme climatique.
Nous appelons à un plus grand engagement de la FAI dans le domaine de
l'information et de la lutte contre le changement climatique et ceux qui
le produisent.
3 ABOLISSONS LES ARMÉES! ARRÊTONS LES GUERRES! DÉMASQUONS LES NATIONALISME!
La Fédération Anarchiste Italienne réaffirme son soutien à l'Assemblée
Antimilitariste pour construire un vaste mouvement anti-guerre, unitaire
et indépendant des partis, contre les politiques bellicistes des
gouvernements. Nous réaffirmons l'importance de soutenir les luttes
contre la militarisation des écoles et des universités, les luttes
contre les installations militaires, la production d'armes et les bases
militaires qui se poursuivent du Frioul à la Sicile, du Piémont à la
Toscane, les initiatives des travailleurs contre la production et le
trafic d'armes, et de renforcer la solidarité avec les déserteurs de
toutes les guerres.
Le monde se rapproche à nouveau d'une catastrophe nucléaire, un risque
renouvelé qui est anticipé par de nombreux conflits et massacres qui,
bien que se déroulant à des échelles plus réduites, ne cessent
d'impressionner par leur caractère tragique. Parmi les nombreux facteurs
qui ont conduit à cette situation dramatique, il y a la folie belliciste
croissante des classes dirigeantes - qu'elles soient «occidentales» ou
«orientales» - qui sont composées de personnes de plus en plus
incompétentes et improbables, dont le charlatanisme rivalise et parfois
surpasse leur soif de pouvoir et de profit, ce dernier reposant de plus
en plus sur l'industrie de guerre.
D'un côté, dans ce qu'on appelle l'Occident, des politiciens et des
intellectuels des milieux libéraux et d'ailleurs dessinent de plus en
plus explicitement les scénarios potentiels d'une nouvelle guerre
mondiale. Pour eux, le soi-disant «monde libre», expression déjà
utilisée dans les décennies qui ont vu le monde divisé en deux blocs,
livre une bataille existentielle contre les autocraties du reste de la
planète, identifiées par de nouveaux stéréotypes orientalistes comme le
lieu d'origine des menaces qui peuvent détruire notre prétendue
«civilisation». Dans ce récit à la fois toxique et manichéen, les
nations alliées qui partagent les valeurs de la démocratie libérale
comme l'Ukraine, Israël et Taiwan, ou même la soi-disant opposition
démocratique dans des pays comme le Myanmar, sont présentées comme
menant la même bataille mondiale des «bons» contre les «méchants». Selon
la même logique, même les fondamentalistes du HTS en Syrie ont été
enrôlés du côté des «bons».
Le gouvernement italien actuel est pleinement impliqué dans cette course
au désastre, en caractérisant sa politique étrangère de manière
agressive. Ce discours sert avant tout de prétexte pour justifier
l'augmentation des dépenses militaires et la production d'armes
mortelles comme quelque chose de vertueux au nom de la prétendue
nécessité de la «défense», et pour rejeter le pacifisme et
l'antimilitarisme comme des outils obsolètes et inadéquats pour résoudre
les nouvelles urgences «pratiques» - évidemment, selon un récit unique.
Sous toutes les latitudes, la propagande nationaliste alimente les
conflits et empoisonne le débat public en érigeant des murs entre les
classes opprimées.
Dans le cas de la Palestine, cela implique une minimisation constante
des crimes de guerre israéliens et du génocide en cours à Gaza, en
Cisjordanie et au Liban, au point que même les gouvernements européens
ont relativisé le mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale contre
le criminel Netanyahou après avoir applaudi celui contre le criminel
Poutine.
En ce qui concerne l'Ukraine, il existe un projet international visant à
enrôler les mouvements de gauche et autonomes, y compris les anarchistes
ou autoproclamés tels, dans le front de guerre contre le tyran. Ce récit
se fonde sur la rhétorique de la résistance nationale à l'invasion, dans
laquelle le fin justifie tous les moyens (y compris la guerre nucléaire
dans les cas les plus extrêmes), dans le but de diviser les forces
pacifistes et antimilitaristes en désamorçant l'un des combats qui ont
été historiquement les plus efficaces dans les pays occidentaux:
l'opposition aux guerres et aux dépenses militaires accompagnée de
l'objection, du refus de combattre dans les guerres et de la désertion
en lien avec des luttes sociales plus larges.
Une rhétorique belliciste a été abondamment déployée au cours des trois
dernières années par des secteurs autoproclamés antifascistes et
antiautoritaires dont les slogans, les analyses et les documents publics
n'ajoutent rien à la propagande de guerre occidentale et libérale et aux
récits nationalistes locaux, en l'absence totale de tout point
qualifiant en termes de lectures anarchistes, ou de classe, de la
situation. Sans prétendre, selon nos principes fondateurs, à un
quelconque monopole de l'anarchisme, il nous paraît évident que de
telles dérives nationalistes, militaristes et libérales n'ont rien à
voir avec notre idée de l'anarchisme et doivent donc être abordées comme
celles de toute autre force politique qui nous est opposée: dans la
reconnaissance des différentes positions, sans aucune confusion ni
association formelle entre des programmes et des projets politiques
irréconciliables.
De l'autre côté de cette ligne de front, le projet d'un monde
«multipolaire» promu par certains gouvernements au sein des BRICS+, qui
n'est rien d'autre qu'un programme impérialiste différent, a fatalement
séduit les restes du bolchevisme et des secteurs de la gauche qui sont
allés jusqu'à considérer des dictateurs sanguinaires comme Poutine en
Russie, Maduro au Venezuela et plusieurs de leurs associés comme des
«camarades» ou presque. Selon la même logique, il y a ceux qui
légitiment les fanatiques religieux, misogynes, homophobes et assassins
de groupes comme le Hamas et le Hezbollah, ou les bureaucrates
d'autorités corrompues plus ou moins «nationales», comme les
protagonistes d'une prétendue résistance à Israël. Alors que la misère
et les contradictions de ces discours sont évidentes, nous ne pouvons
que réaffirmer avec toute force le principe fondateur de la cohérence
des moyens et des fins, selon lequel notre antimilitarisme ne peut en
aucun cas être séparé de notre inspiration antiautoritaire,
anticléricale, antipatriarcale et anticapitaliste.
Dans les scénarios internationaux futurs, ce ne sera certainement pas
l'installation de vieux réactionnaires comme Donald Trump qui apportera
une alternative à la folie progressiste et belliciste de son
prédécesseur Joe Biden et de la plupart de la classe dirigeante
occidentale, et un éventuel succès (ou non-échec) militaire du monde
«non occidental» n'apportera pas plus de justice ni ne remettra en
question le capitalisme, la colonialité du pouvoir et l'impérialisme.
Il ne faut pas oublier, cependant, la centaine d'autres conflits qui
continuent de se dérouler au niveau mondial, en particulier dans les
pays du Sud, y compris, comme le rappellent nos camarades du Brésil et
d'Amérique latine, la guerre génocidaire qui dure depuis plus de 500 ans
dans leurs régions contre les femmes, contre les pauvres et contre les
communautés indigènes et afro-descendantes. Si nous reconnaissons la
nécessité toujours actuelle d'une action anticoloniale et décoloniale,
il est important de préciser que celle-ci ne doit en aucun cas conduire
à de nouvelles formes de nationalisme, de communautarisme ou
d'essentialisme de civilisation. Le concept d'individu reste central
contre toute dérive qui mène à des essentialismes ethniques, raciaux et
culturels, même s'ils sont basés sur l'idée de «peuples». Ces derniers
sont toujours caractérisés en interne par des dynamiques d'inégalité et
d'oppression en termes de classe, de genre et de toute forme possible de
discrimination et de marginalisation.
Malgré toutes les difficultés, il existe d'importants espaces d'action
et d'organisation à la base dans lesquels notre contribution peut être
décisive pour construire une opposition sociale à la guerre et au
militarisme. Un point central de notre action a été le soutien aux
grèves générales du syndicalisme conflictuel et de base, qui ces
dernières années ont associé les luttes sociales pour les salaires à une
approche antimilitariste contre les guerres et l'économie de guerre, en
cohérence avec notre idée qui lie étroitement une perspective
antimilitariste à une perspective de lutte des classes.
Une grande initiative culturelle est également nécessaire pour contrer
la propagande militariste qui est servie quotidiennement, de manière
plus ou moins explicite, dans les écoles et dans la communication
publique de manière de plus en plus envahissante, prête à exploiter tous
les lieux d'éducation pour valoriser un discours qui présente le
prétendu «bon» visage des forces armées de l'État comme s'il s'agissait
d'entreprises humanitaires.
En ce sens, notre soutien au défaitisme révolutionnaire, au refus, à
l'objection, à la désertion et à l'insoumission sur tous les fronts de
guerre reste fondamental, en particulier à un moment où, pour ne citer
qu'un des fronts les plus connus, même les commandements militaires
russes et ukrainiens reconnaissent la désertion comme un véritable
problème qui entrave leurs respectifs programmes de mort. Ce soutien se
développe dans le cadre de notre engagement internationaliste, en
particulier dans le contexte de l'Internationale des Fédérations
Anarchistes, qui doit se développer en promouvant de nouvelles
initiatives pour déconstruire les frontières et contester toute idée de
nationalisme et de souveraineté territoriale de l'État-nation ou de
toute autre entité qui aspire à devenir un État, en la remplaçant par de
nouveaux mécanismes de solidarité internationale et de fraternité
universelle.
Dans le cadre d'actions menées de manière cohérente depuis la base et en
dehors des partis et du contrôle des institutions, nous devons favoriser
le dialogue avec tous les groupes et mouvements qui partagent notre
intransigeance antimilitariste, en construisant des alliances
fonctionnelles sur des objectifs bien définis et cohérents avec toutes
les hypothèses que nous avons exprimées dans ce document. Ce n'est qu'en
développant et en généralisant des actions de bas en haut basées sur ces
hypothèses qu'il sera possible de renouveler véritablement l'espoir dans
un monde de liberté et d'égalité au lieu de celui de mort, de
destruction et de guerre permanente que le capitalisme et l'État nous
imposent sans vergogne.
Le XXXIIe Congrès de la Fédération Anarchiste Italienne -FAI, Carrare
3-6 janvier 2025
https://monde-libertaire.fr/?articlen=8179
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