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(fr) Alternative Libertaire #312 (UCL) - Aider une lutte «de l'extérieur»: la grève de la clinique du Parc
Date
Tue, 12 Jan 2021 17:47:35 +0000
À Nantes, la double mobilisation de réseaux syndicaux et féministes
«extérieurs» à une entreprise ont contribué à sortir une grève de son
isolement, et à emporter la victoire. Récit par des camarades de l'UCL
impliqué·es. ---- La clinique du Parc est un petit établissement nantais
d'à peine 50 salarié·es, spécialisé dans la psychiatrie. Elle a été
rachetée il y a quelques années par un groupe privé d'origine
australienne, Ramsay. Depuis, les conditions de travail se dégradent:
non-remplacement des collègues en arrêt, sous-effectifs, salarié·es
multifonction, absence de formation... Tout cela pour des salaires bien
bas, gelés depuis des années: 1130 euros net mensuels pour une
aide-soignante avec cinq ans d'ancienneté et un week-end de garde par
mois! ---- Comme souvent, ce n'est pourtant pas l'argent qui manque chez
Ramsay France, avec un chiffre d'affaire de 3,4 millions d'euros, en
hausse de 52 % sur un an. ---- Le 16 juin 2020, les salarié·es de la
clinique se sont mises en grève, répondant à l'appel national pour la
santé, au sortir du confinement. Pour beaucoup, il s'agissait d'une
première. Tout l'été suivant, les salarié·es du Parc ont multiplié les
débrayages avec piquet. Équipe très soudée, ambiance excellente entre
collègues quels que soient les statuts: infirmier·es,
aides-soignant·es ou administratifs. Une détermination déroutante, bien
loin du pessimisme de l'époque.
Gros hic cependant: les délégué·es du personnel (CGT) sont parmi les
seuls non-grévistes! Ils et elles tentent même maladroitement une
conciliation avec la direction. Pourtant les grévistes sont toujours
largement majoritaires, même si les réquisitions de personnel empêchent
d'impacter réellement le fonctionnement de la clinique. Un cahier
revendicatif est remis à la direction mais celle-ci le méprise.
Le 17 septembre, au soir d'une nouvelle journée d'action nationale, les
grévistes décident, sans prévenir la directrice, de ne pas reprendre le
travail le lendemain. La grève reconductible est lancée. Et, contre
toute attente, elle va durer trente jours! En face, une direction de
combat qui finira par lâcher timidement une augmentation de 60 euros
net mensuels et une prime de 100 euros. Une victoire en demi-teinte (pas
si mal dans la période) mais une lutte exemplaire.
Des militantes et militants UCL y ont apporté leur aide, de quelle façon?
L'outil syndical en première ligne
Dès l'été, des militantes et militants de l'UCL Nantes passent sur le
piquet discuter avec les grévistes et exprimer leur soutien. Une
démarche de base dont il ne faut pas sous-estimer l'importance. Outre le
fait de permettre aux militantes et militants libertaires de garder les
pieds dans la réalité des luttes et de leurs besoins, tout gréviste sait
à quel point chaque témoignage de solidarité compte et encourage face à
l'adversité.
C'est notre rôle de dire à notre classe qu'elle a raison de se défendre,
que nos luttes sont légitimes et que ses difficultés sont partagées par
des millions de salarié·es. Et lorsque c'est possible et/ou nécessaire,
il faut savoir aller plus loin, pour mettre à disposition des grévistes
des outils de lutte supplémentaires.
Et pour les communistes libertaires, l'outil syndical est un levier qui
s'impose. Ainsi l'union Solidaires 44, que des camarades UCL participent
à animer, et le syndicat SUD-Santé-sociaux vont agir pour faire parler
de la grève dans la presse et dans les réseaux militants. Des
syndicalistes de tous secteurs passeront ainsi régulièrement témoigner
de leur soutien. Une caisse de grève est abondée par les syndicats, et
près de 13000 euros sont récoltés.
L'isolement est rompu grâce au travail des militant·es et le collectif
gréviste se sent plus que jamais soutenu. La CGT, se rendant compte de
l'inaction de ses élu·es, s'efforce de rattraper le coup en dépêchant
des militant·es du secteur, qui seront une aide vitale grâce a leur
solide service juridique.
Car en arrière-plan de la grève, se pose la question des réquisitions et
de leur légalité. Grâce aux avocats de la fédération CGT-Santé, les
réquisitions de la direction finissent par être annulées, ce qui
entraîne la fermeture de la clinique, mettant véritablement Ramsay en
difficulté.
Parallèlement à l'utilisation de l'outil syndical, le soutien aux
grévistes a pu avancer par l'intermédiaire du collectif Féministes
révolutionnaires, auquel des militantes UCL participent activement.
Le féminisme de classe en action
Dès aout, des militantes de ce collectif ont pu rencontrer des
salarié·es de la clinique, à grande majorité féminine. Pourtant, se
présenter comme collectif féministe auprès de salarié·es en lutte pour
leurs conditions de travail ne va pas de pas forcément de soi. Mais la
prise de contact a fonctionné, d'abord parce que le collectif s'était
publiquement exprimé, pendant le confinement, sur les conditions de
travail des femmes, notamment dans la santé. Reste que c'est le soutien
quasi quotidien sur le piquet de grève, avec prêt d'un mégaphone,
thermos de café, diffusion de l'info sur les réseaux sociaux et relais
de la cagnotte, qui ont permis de construire la confiance.
Au terme de la mobilisation, une soirée de soutien aux grévistes du Parc
a été organisée avec la présence de femmes grévistes de l'hôtel Ibis
Batignolles. Cette expérience montre l'appui que peuvent représenter des
collectifs extérieurs lors d'une grève. S'ils ne peuvent se substituer à
l'outil syndical pour construire le rapport de force, ils apportent un
appui symbolique et matériel nécessaire pour tenir dans la durée.
L'action du collectif Féministes révolutionnaires donne un exemple
pratique d'un féminisme de classe, réactif, capable de faire le lien
entre des grévistes et d'autres travailleuses, en dispensant une analyse
féministe de la situation.
Les communistes libertaires ont donc pu, à leur modeste échelle,
apporter un soutien concret et utile, tout en tissant des liens pour la
suite. Ce soutien s'est fait en mobilisant leurs organisations
syndicales ou féministes. Ces contre-pouvoirs peuvent fournir une aide
juridique, financière et médiatique importante. Mais pour cela, encore
faut-il contribuer à construire et animer ces organisations de manière
autogestionnaire, dans l'optique qu'elles grossissent et aident à
emporter des victoires pour notre classe.
Anna et Benjamin (UCL Nantes)
https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Sante-Aider-de-l-exterieur-la-greve-de-la-clinique-du-Parc
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